27 avril 2024

Bac Nord : un enseignement sur le rapport de force

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Notre propos ici n’est pas de faire une critique de Bac Nord. L’équipe des moutons est d’ailleurs divisée sur le sujet : certains (dont je fais partie) estiment que l’ensemble est réussi, avec un suspense bien entretenu, un solide travail de caméra, et un jeu d’acteurs crédible ; d’autres que les arrière-pensées sous-jacentes (réalisateur comme acteur) ruinent d’emblée l’essai. Chacun se fera son idée.

Tout au long du film, le spectateur est témoin de conflits, ouverts ou larvés, entre policiers et trafiquants. Dans la plupart des cas, la confrontation tourne à l’avantage des malfrats en raison de leur nombre, de la protection juridique dont ils bénéficient, ou du manque de moyens des gardiens de la paix.

La scène centrale, d’une violence savamment orchestrée, présente en revanche une situation où le rapport des forces s’équilibre : une équipe de flics suffisamment équipée, préparée, et déterminée, jouissant du soutien de leur hiérarchie, se confronte à un nombre proportionnel de criminels endurcis. La police arrache la victoire de justesse.

Nous saluons naturellement l’héroïsme des protagonistes de cette histoire (réelle, apparemment), des professionnels qui essaient tout simplement de faire leur travail au quotidien, et qui se sont sans doute engagés dans cette voie par conviction. Il semblerait toutefois qu’à présent, exercer son métier avec conscience est chose difficile :

 

S’il est indéniable que bon nombre de nos policiers se sont lancés par sens du devoir (d’autres recherchant plutôt le statut de fonctionnaire, ou, plus nocivement, la facilité d’exercer légalement sa tyrannie sur autrui), nos anges gardiens se transforment fréquemment en démons. Dans ces situations, les rôles sont inversés : les policiers deviennent les « méchants », éborgnant gilets jaunes et pompiers, distribuant allègrement des amendes (exorbitantes) pour non-port du masque, rupture de confinement, prise illégale de bière au troquet du coin.

Tout passe comme une lettre à la poste tant que le peuple se laisse berner ; car si les badauds se rebellent, à l’instar des habitants des cités, les policiers hésitent, reculent, abandonnent parfois. Un exemple récent dans le métro parisien :

 

Conclusion : nous nous gardons bien ici d’exhorter à la violence physique contre les policiers, nombre d’entre eux étant d’ailleurs bien intentionnés (nous saluons ceux-là). Là n’est pas notre propos. Notons simplement que, lorsque les rapports de force s’inversent, et nous sommes plus de 50 millions de français (post-adolescence) à peser contre quelques 250,000 policiers et gendarmes (200 contre 1), la donne peut rapidement évoluer.

Ecrit par Lawrence d’Arabie pour le Réveil des Moutons

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