DÉMOS KRADOS DE LA RAIE PUTRIDE
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7h00 du matin… Dans un petit village perdu au beau milieu de notre paisible campagne française.
Le soleil se lève à peine, je suis déjà en train de faire ma petite ballade quotidienne avec mes deux fidèles compagnons à quatre pattes. Promenade brumeuse cette fois-ci, l’air frais s’engouffre dans mes poumons, agréable comme une douce gorgée de Rodenbach Grand-Cru.
Tiens ! Voilà ce bon vieux Dédé dans son champs la-bas. J’aime bien le Dédé. Il ne paye pas de mine avec son béret décousu, ses bottes crottées, son bleu de travail délavé et sa pipe en bois faite avec un bout de bois de son jardin. C’est un paysan de la campagne de 80 balais avec une forme olympique quoi… N’empêche qu’il en a dans la caboche, il possède pas moins de 50 limousines. Toutes plus belles et élégantes les unes que les autres. On parle bien de vaches hein ! Vous êtes assez intelligents pour l’avoir deviné tout seuls comme des grands bien évidemment…
Je lui fais un grand coucou de loin, il me voit et me fait signe d’approcher. Ah ça ! Ce bon vieux Dédé, c’est pas le dernier pour tailler une bavette.
– » S’lut mon p’tit Augustin ! C’hui bin content d’te voir ! Comment va ? Me demanda-t-il en tapant fermement sur le cul d’une de ses demoiselles pour la faire obéir. Allez ! Serre moi donc une franche pince d’homme ! Me fait pas comme tous ces p’tits pédés d’la ville qui partent en courant d’vant un rhume. Vin Dieu ! »
– » Avec plaisir ! Ben ma foi, je vais bien. Je vois que toi aussi. Dis-moi, je voudrais écrire un article pour le site du réveil des moutons. Tu pourrais pas me donner un peu ton avis sur la démocratie républicaine ? »
– » Ah ben ça mon p’tit gars ! T’es bien sur que tu veux m’lancer là-dedans ?! J’te garantie qu’il y a quelques esgourdes qui vont s’mett’ à siffler fort chez les bourgeois planqués ! La démos krados d’la raie putride que j’te l’appel c’te trainée. Et nous l’ami ? Pauvre démos rongés jusqu’à l’os par cette putride raie infestée de charognards aux ignobles mensonges… Comment ne pas dégobiller d’vant si répugnante hypocrisie ? Fourrez donc vos bulletins dans ces urnes et vos problèmes s’envol’ront, qu’ils nous promettent ces saligauds. Hé ! Mais dites donc ! Vous nous prenez pour des pigeons ? Des dindes ? Qui donc volatilise ses promesses une fois la bonne place occupée ? Hein ? Et quand on s’fait les comptes, Augustin, qui s’fait fourrer ? »
Je me contente de hocher la tête en guise de réponse. Là, le Dédé, je le connais, il est lancé comme un char d’infanterie sur un journaliste efféminé de BFM et ça va faire mal.
– » Un leurre que j’te dis ! C’tte fourbe démocratie n’est rien d’plus qu’un leurre trompeur . Un piège à nigauds savamment renforcé par des années passées à répéter l’art du faux semblant. La hâblerie d’ces fumistes n’a d’égal que leur traitrise, bordel. Faut pas écouter leurs douces flatteries, c’ n’est que supercherie mon bon Augustin ! Y paraît que nous sommes en guerre… C’est c’que nous a scander l’aut’fois le gringalet qui nous sert d’président d’mes deux. Qu’est-ce qu’il connait à la guerre lui, l’aventurier de pacotille ? La seule aventure qu’il a c’est quand il roule une galoche aux balloches de Jean-Mi avec un antillais incrusté au fin fond d’son derrière si tu vois c’que j’veux dire. Comment les gens y voient pas qu’on se fait enfumer tous les jours par c’tte démocratie ? J’comprend pas… j’ai pas fais les grandes études mais y suffit d’un peu bon sens, vin Dieu ! Comment un peuple d’imbéciles qui ne connait strictement rien à la politique y pourrait être apte à élire un bon chef ? Faut qu’on m’explique… Moi, m’est avis qu’la politique c’est d’une grande complexité et c’est pas des gens du peuple comme toi et moi qui pourraient avoir le temps d’apprendre toutes les ficelles du métier. J’suis bin trop occupé avec mes vaches du matin au soir et même des nuits ! Et ils m ‘demandent d’choisir parmi des candidats que j’connais pas, que j’ai jamais vu à l’oeuvre et pour une matière, la politique, que j’y connais rien. Ben mon vieux…Y a pas comme un problème là ? On s’rait pas en train d’nous prendre pour des andouilles ? C’est comme si tu m’demandais de choisir le meilleur joueur de rugby, alors que j’ai jamais vu jouer les joueurs et que j’y connais que dalle au rugby… et tous ces abrutis de citoyens de mon cul se sentent envahi par c’te mission du diable et croient qu’ils ont les compétences de faire l’bon choix. Résultat des courses, ça fait des années qu’on patauge dans c’putride merdier républicain. Faut pas s’faire d’idées mon ami ! Ceux qui décident là-haut, ils savent bin tout ça. La preuve, j’pense pas qu’un pauvre paysan comme moi puisse réellement s’présenter aux élections présidentielles de notre pays. Et imaginons que par je n’sais quel miracle, j’arrive à passé les 500 signatures, ben j’te dis que j’aurais bin intérêt à avoir fais mon testament avant ! Parce qu’on risque de m’retrouvé un pied sous terre et l’aut au fond d’la mer avant même que ces ignares d’français aient eu l’temps d’allumer leur foutue télé. Soyons réalistes, on est que d’simples herbivores qui broutent inopinément les verts pâturages de leur mise en scène . Levons la tête et regardons au-delà des collines de leur décadence ! C’est pas avec leur satanée démos krados qu’on arrivera à faire quoi que ce soit… Faut r’garder l’histoire par exemple, y a plein d’aut’ moyens de diriger une nation bien plus efficacement qu’celle-ci. Une place de chef, naturellement, ça s’mérite bin autrement que par le mensonge, la manipulation et un bout d’papier anonyme glissé lach’ment dans une fente. Tu vois mon p’tit Augustin, voilà pourquoi j’préfère passer mon temps avec mes vaches. Elles ont pas fait les études supérieures mais au moins, elles s’croient pas plus intelligentes qu’elles ne sont et ne pètent plus haut que leur pauvre cul à penser qu’elles pourraient avoir un brin de compétence dans un domaine qu’elles ignorent totalement. La majorité des Français font une belle brochette d’ânes bâtés incapables de comprendre la plus simple des escroqu’ries, crois-moi ! Allez ! C’est l’heure ! Vin donc boire un café-liqueur à la maison mon ami, ça va nous r’quinquer et la vraie chef de maison sera contente de te voir ! »
– « Ça marche mon Dédé, je te suis et merci pour cet avis aiguisé. »
Décidément, Dédé me surprendra toujours. Une tête de bon paysan à déterrer un démocrate de gauche mort depuis 20 ans et pourtant… On la lui fait pas ! Les pieds dans la boue, la tête bien vissée entre les épaules. Contrairement à l’image que lui ont faite les médias et à l’image des huitres, la campagne française aussi produit de bien belles perles. Dédé n’a pas de télévision, alors le soir venu… il s’adonne à la lecture.