17 avril 2024

Le quarantième anniversaire de l’élection de Mitterrand à l’Elysée : Un bilan en tous points désastreux !

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Il y a tout juste quarante ans, le 10 mai 1981, François Mitterrand était élu à la présidence de la République et, selon l’expression grandiloquente et grotesque de l’inénarrable Jack Lang, courtisan parmi les courtisans du “Florentin”, « la France passait de l’ombre à la lumière ». Le millésime 2021 est officiellement une « année Mitterrand » célébrée par la République qui commémore à la fois le vingt-cinquième anniversaire de la mort de l’ancien président socialiste, disparu le 8 janvier 1996, et les quarante ans de son élection à la présidence de la République. En début d’année, l’actuel chef de l’Etat avait tenu à rendre hommage à son prédécesseur le jour anniversaire de sa disparition. Il était alors le deuxième président en exercice, après François Hollande, à s’être rendu sur la tombe de Mitterrand à Jarnac. Le 8 janvier François Hollande, Hubert Védrine président de l’Institut François-Mitterrand, Ségolène Royal, ou encore l’actuel Premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure étaient également présents à la cérémonie. Macron avait déposé une gerbe et observé une minute de silence pour rendre hommage à l’ancien président de la République. L’Elyséen avait également salué sur Twitter les deux accomplissements de François Mitterrand les plus importants à ses yeux, l’abolition de la peine de mort et son engagement européen. « N’oublions jamais ses mots : le nationalisme, c’est la guerre », avait alors écrit Macron. Après la cérémonie et avant de quitter la petite cité charentaise, le chef de l’Etat s’était ensuite rendu dans la maison natale de François Mitterrand, devenue musée et propriété de la ville en 2005.

A l’occasion des quarante ans de l’élection de l’homme de la Francisque à la magistrature suprême, c’est toute la Mitterrandie qui s’est réunie, le dimanche 9 mai, au Creusot en Saône-et-Loire, pour célébrer cet anniversaire et rendre un hommage appuyé à l’ancien président socialiste. L’ex-chef de l’Etat et ci-devant premier secrétaire du PS François Hollande, les anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Bernard Cazeneuve, Madame le maire de Paris Anne Hidalgo, les ci-devant ministres Pierre Joxe et Jean Glavany, le fils de l’ancien président, l’insignifiant Gilbert Mitterrand, ont pris successivement la parole, au cours de différentes tables rondes, pour dire tout le bien qu’il pensait de François Mitterrand, à un moment où les sondages sont désastreux pour la gauche en général et pour le Parti socialiste en particulier, et alors même que les divisions en son sein sont très grandes, avec les candidatures déjà officielles de Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise, de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, pour le Parti communiste français, qu’une candidature présidentielle des Verts est très probable à ce stade (des primaires au sein du parti sont organisées), et qu’on n’imagine pas le PS ne pas avoir lui aussi son postulant.

Pourquoi, vingt-cinq ans après sa disparition, Mitterrand fascine-t-il toujours une partie des media, de la classe politique et du public ? Cet engouement s’explique en partie par l’extrême médiocrité de l’actuel personnel politique en général et de ses successeurs à l’Elysée en particulier, de Chirac (1995-2007) à Macron en passant par Sarkozy (2007-2012) et Hollande (2012-2017). La dégénérescence intellectuelle et mentale de nos dirigeants ne cessant de s’accélérer, il est somme toute logique que beaucoup de Français aient une certaine nostalgie pour un passé qui n’est finalement pas si lointain. Inutile pourtant de compter sur nous pour participer à cette floraison de dithyrambes sur la personne et l’action du fondateur du parti d’Epinay. Car il n’est pas de domaines où, tout au long de son interminable présidence (1981-1995), la situation ne se soit considérablement dégradée.

Mitterrand avait promis que, lui à l’Elysée, il n’y aurait jamais deux millions de chômeurs en France. Ils étaient 1,8 million à la veille de son accession à la magistrature suprême, ils seront officiellement près de trois millions (bien plus en réalité) quatorze ans plus tard. Le développement du quart monde, l’apparition des Restos du cœur, puis du RMI, les nouveaux pauvres, c’est la génération Mitterrand. Et à côté de cette misère que l’on ne peut plus cacher triomphe impunément sous son règne l’argent-roi. Ses deux septennats sont ceux des scandales en tous genres, plus nauséabonds les uns que les autres : affaires du Carrefour du développement, des Irlandais de Vincennes, du Rainbow Warrrior, affaires Luchaire, Péchiney, Urba-Graco.

A l’instar de Chirac, Mitterrand ne doit son accession à la présidence de la République qu’à de l’argent sale, à des fonds occultes. Il avait d’ailleurs un jour établi à la télévision un subtil distinguo entre voler pour son parti, ce qui, selon lui, était absolutoire, et voler à des fins d’enrichissement personnel — comme si le fait d’être élu à des postes prestigieux et rémunérateurs ne contribuait pas à une forte hausse du train de vie ! Il est certain que dans la généralisation de la corruption morale, dans l’affaissement de l’esprit civique, dans l’érosion du sens du devoir et de l’esprit de responsabilité, dans l’affaissement de la discipline, dans l’abandon des efforts, des principes et des vertus, dans le triomphe du cynisme, les années Mitterrand sont pour beaucoup. Que l’on songe à l’ahurissant aveu de Georgina Dufoix, pourtant directement mêlée à l’abominable scandale du sang contaminé : « Je me sens responsable mais pas coupable ».

L’homme est également entouré de morts suspectes, celles de son conseiller François de Grossouvre retrouvé suicidé à l’Elysée, de son Premier ministre Pierre Bérégovoy. De même ne saura-t-on jamais pour qui son ami Roger-Patrice Pelat, providentiellement disparu, s’était livré à un délit d’initiés. La mobilisation de services entiers de l’Etat, l’activation permanente de la cellule élyséenne avec le fameux système des écoutes pour loger, nourrir et surtout protéger des regards indiscrets sa maîtresse Anne Pingeot et sa fille adultérine Mazarine sont dignes des mœurs d’une République bananière.

Alors que Mitterrand prétendait aimer charnellement la France à la différence de De Gaulle qui s’en faisait une idée confondue avec sa personne, c’est sous sa magistrature suprême que la décadence morale, dont il n’est certes pas le seul responsable, a atteint des profondeurs inouïes. Il livre pieds et poings liés les honnêtes gens à la pègre avec l’abolition de la peine de mort (octobre 1981), une révolution qui favorise la répétition des crimes les plus odieux (car si on peut discuter à l’infini du caractère dissuasif de la peine capitale, ce qui est certain, c’est qu’elle interdit la récidive. Or, le pire dans notre société, ce sont les crimes commis par les multirécidivistes !), entraîne un dramatique abaissement de toute l’échelle des peines et donne un sentiment d’impunité aux criminels les plus endurcis.

La vulgarité à la radio et à la télévision, encore renforcée par la création des radios libres, la privatisation de TF1, l’apparition de chaînes privées comme Canal +, est consécutive à l’arrivée des socialistes au pouvoir. Tout comme la massification de la pornographie, la prolétarisation du vice, le remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale dès 1982, année où furent également légalisées les relations homosexuelles avec des mineurs de 15 ans. Et que dire de la promotion d’un Jack Lang, inamovible ministre de la Culture, inventeur en 1982 de la vomitive Gay Pride, symbole du strass, de l’argent facile, du sexe et des paillettes, choix d’une démagogie outrancière de la part de l’amateur de vieux livres que fut toute sa vie Mitterrand ? De sa sympathie jamais démentie pour un histrion affairiste comme Bernard Tapie dont il fera même un éphémère ministre de la République ?

L’un des aspects certainement les plus détestables de son héritage, c’est l’invasion migratoire qui s’accéléra sous sa présidence et qu’il favorisa de mille et une manières. En supprimant la préférence nationale dès 1981. En régularisant tous les immigrés clandestins l’année suivante. En instaurant en 1984 la carte de séjour de dix ans automatiquement renouvelable. En favorisant les naturalisations massives. En évoquant à répétition dans ses discours et dans ses propositions l’octroi du droit de vote pour les étrangers. En multipliant sur notre sol le nombre de mosquées. En parrainant et en soutenant SOS-Racisme pour de basses raisons politiciennes, culpabilisant ainsi les Français, minant leurs défenses immunitaires, les divisant (son slogan de campagne en 1988 n’était-il pourtant pas « la France unie » ?) à une époque où il était encore possible de juguler l’immigration extra-européenne sans drames excessifs.

Alors que son affiche électorale en mai 1981, « La force tranquille », le montrait avec en arrière-plan la campagne bourguignonne et une belle église villageoise, c’est précisément cette France des terroirs et des clochers, cette France rurale, chrétienne et enracinée qu’il s’acharna à faire disparaître au profit des minarets et du turbo-capitalisme. Le visage biologique de la France changea en effet fortement en quatorze ans de Mitterrandie. Par ailleurs, sous son long règne, le nombre des paysans s’évanouit. Une ferme disparaît toutes les quinze minutes. Des régions entières se dévitalisent et se désertifient tandis qu’une immigration du Tiers Monde sans tri qualitatif ni seuil quantitatif se déverse aux six coins de notre pays. Les industries se délocalisent et les emplois en France se raréfient.

A peine élu, il est confronté au problème des banlieues allogènes avec le soulèvement des Minguettes en 1981, puis ce sera Vaulx-en-Velin en octobre 1990. C’est à lui que l’on doit la création de la politique dite de la Ville qui engloutit des sommes considérables dans un puits sans fond. C’est sous ses deux mandats que la dette et les déficits publics (très faibles à la fin du gouvernement de Raymond Barre) explosent, que les prélèvements obligatoires atteignent des records tandis que, munificent, le Sphinx annule la dette des pays africains où, en voulant par idéologie imposer de force la démocratie à l’occidentale, il a des responsabilités évidentes dans les massacres tribaux, au Rwanda notamment.

Mitterrand aimait à répéter que, sous sa présidence, jamais la liberté de la presse n’avait été aussi grande. S’il est vrai qu’il n’a jamais poursuivi une publication qui disait du mal de lui, on sait comment il persécuta le journaliste Jean-Edern Hallier, et surtout c’est à lui — qui voulait peut-être se faire pardonner ses liens privilégiés avec l’ancien collaborateur Bousquet — qu’on doit l’adoption de la scélérate loi Fabius-Rocard-Gayssot (1990) qui condamne les révisionnistes à la prison ou à l’exil. De même, c’est sous son règne — qu’il avait inauguré en se rendant sur la tombe de son intime Georges Dayan, clin d’œil remarqué à la Communauté qui l’avait fait élire — que fut adoptée la loi d’exception Neiertz (1993) créant un délit d’entrave à l’IVG et qui conduisit le docteur Dor en prison ! C’est encore sous sa présidence que la liberté de circulation, d’affichage, de réunion, de manifestation, d’expression, encore très étendue sous Giscard, se réduisit comme peau de chagrin. Que l’on pense notamment au fameux harcèlement démocratique institué à partir de 1990 par Jean-Christophe Cambadélis et à la promotion de mouvements subversifs et liberticides comme Ras l’Front. S’il est vrai que l’homme de la Francisque garantit l’amnistie aux membres de l’OAS en 1982, qu’il secourut discrètement certains vieux amis de la Cagoule et qu’il fit fleurir la tombe du maréchal Pétain six ans durant, de 1987 à 1992, sous la pression grandissante de Klarsfeld, il finit par y renoncer, instituant même chaque 16 juillet une journée en souvenir des persécutions antisémites sous Vichy. D’autre part, si le 8 mai 1995, au Bundestag à Berlin, lors du cinquantième anniversaire de l’armistice, il rendit un hommage remarqué aux soldats allemands, en forme de testament politique, en évoquant sa captivité en stalag pendant la Seconde Guerre mondiale (« J’ai su ce qu’il y avait de fort dans le peuple allemand, ses vertus, son courage, et peu m’importe son uniforme, et même l’idée qui habitait l’esprit de ces soldats qui allaient mourir en si grand nombre. Ils étaient courageux. Ils acceptaient la perte de leur vie. Pour une cause mauvaise, mais leur geste à eux n’avait rien à voir avec cela. Ils aimaient leur patrie. Il faut se rendre compte de cela. L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries. Restons fidèles à nous-mêmes. »), il joua néanmoins un rôle détestable dans l’affaire Barbie dont il favorisa la tenue du procès à Lyon et il n’accorda pas de grâce, même médicale, à l’ancien milicien Paul Touvier, condamné à perpétuité en avril 1994 et atteint d’un cancer en phase terminale.

Si, à la fin de sa vie, il sembla s’agacer de « l’influence puissante et nocive » du lobby juif (selon sa déclaration faite en privé, le 17 mai 1995, quelques instants seulement avant de quitter définitivement l’Elysée, à l’académicien Jean d’Ormesson et que ce dernier s’empressa de reproduire dans Le Rapport Gabriel) au point de s’exclamer face à un Elkabbach interloqué : « Vous voulez que je me convertisse ? » et de refuser de condamner la France pour la déportation des juifs (ce qui reste à son crédit), il ne fut cependant pas le dernier à favoriser le courageux petit peuple. En faisant d’un personnage aussi haïssable qu’Elie Wiesel un confident. En engageant la France dans la folle guerre du Golfe en 1991, un conflit où les intérêts vitaux de la France n’étaient nullement en jeu et qui n’était en rien conforme à la vérité et à la justice. En s’entourant d’une foule de personnalités juives, ce qui explique en grande partie le nombre impressionnant aujourd’hui de fils de Sem au PS ! En faisant de l’ashkénaze Laurent Fabius le plus jeune Premier ministre de la France (1984-1986) et de l’israélite Robert Badinter son premier garde des Sceaux (1981-1986), qui supprima la peine capitale pour les assassins mais non pour les victimes, puis le tout-puissant président du Conseil constitutionnel (1986-1995) où il s’employa avec efficacité et ténacité à censurer toutes les mesures de droite au nom d’une interprétation idéologique et extensive du préambule de la Constitution.

De manière machiavélique, Mitterrand, tout en favorisant la venue de Jean-Marie Le Pen à la radio et à la télévision à partir de 1982 dans le but de diviser électoralement les droites, et ainsi de se maintenir durablement au pouvoir, tout en instaurant la proportionnelle intégrale aux élections législatives de 1986 pour permettre à la fois de limiter la débâcle de la gauche et de renforcer politiquement le FN en le faisant bénéficier d’un groupe parlementaire, et des moyens afférents, toujours dans le but de fragmenter l’opposition de droite, participa activement et cyniquement à la diabolisation du Front national, de ses dirigeants, de ses propositions, de ses soutiens, en défilant, à la suite de la profanation du cimetière de Carpentras, en mai 1990, à la tête d’une manifestation où était brandie une baudruche au nom de Le Pen disant « Carpentras, c’est moi ! », en jetant de manière théâtrale des fleurs à la Seine après la mort en 1995 de Brahim Bouarram en marge d’un défilé du 1er mai du FN, en favorisant par d’indécentes subventions toutes les officines dites antiracistes, antidiscriminatoires et en fait antinationales, en se prononçant régulièrement pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales, ce qui était là aussi agiter un chiffon rouge, de nature à radicaliser une partie de l’électorat de droite et à diviser l’opposition.

Mentant sur ses engagements de jeunesse situés très à droite, homme sans convictions, persuadé d’avoir un destin et désireux dès l’enfance de se hisser à la tête de l’Etat, abaissant la fonction présidentielle par les cohabitations à répétition, capable des pires barbouzeries et des coups montés les plus loufoques avant même son accession à l’Elysée (qu’on songe au faux attentat de l’Observatoire le 16 octobre 1959, dénoncé dans les colonnes de RIVAROL cinq jours plus tard avec une interview explosive, en forme de scoop retentissant, de l’ancien député poujadiste Robert Pesquet — voir à ce sujet l’article détaillé et passionnant de François-Xavier Rochette paru dans notre numéro spécial 70 ans, le 3456, daté du 27 janvier 2021, toujours disponible à nos bureaux à 7 euros port compris), Mitterrand aura trompé et trahi tout le monde. Obligeant même son médecin personnel, le docteur Claude Gubler, à se déshonorer en falsifiant onze ans durant les communiqués semestriels sur sa santé. Le pire n’est pas tant qu’étant atteint d’un cancer de la prostate avec métastase osseuse, il l’ait caché au grand public et même à ses amis les plus proches. Le pire est d’avoir au dernier moment jeté cette maladie dans la balance afin d’obtenir du peuple français apitoyé, et singulièrement des prostatiques, des cancéreux et de leur famille, alors même que les sondages donnaient encore le non gagnant (à 53 %) trois semaines avant le référendum sur Maastricht le 20 septembre 1992, la renonciation définitive à notre monnaie nationale et la mise en place d’une Union européenne, cheval de Troie du mondialisme.

Alors que la France était le seul pays au monde dont la monnaie portait le nom, et dont le nom était une vertu. Quelle souveraineté reste-t-il désormais à un pays sans frontières (démantelées par les accords de Schengen signés pendant sa présidence), sans monnaie, quasiment sans armée (c’est sous son règne que le budget de la Défense ne fut plus le premier de la nation, détrôné par le ministère de l’Education nationale qui produit des millions d’illettrés, d’incultes et de médiocres à un prix chaque année plus exorbitant) ? François Mitterrand, au-delà de la fascination que peuvent exercer certains aspects de sa personnalité ambivalente et ses contradictions intimes, aura été objectivement le diviseur des Français et le fossoyeur de la France. En cela, il est somme toute naturel que le Système lui tresse des couronnes et que tous ses successeurs, de Chirac à Macron, l’aient fortement encensé. Car s’il existe assurément une communion des saints, il y a hélas tout aussi sûrement une communion des imposteurs.

Jérôme BOURBON, RIVAROL N°3471 DU 12 MAI 2021

 

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