Léo Major, héros de guerre canadien
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Quand la réalité dépasse la fiction
Léo Major, le héros de guerre canadien aux exploits dignes d’une légende :
Publié le 4 octobre 2019 « La vie et les exploits de Léo Major » racontés par Luc Lépine
Le 13 avril 1945, ce tireur d’élite québécois a libéré à lui seul la ville de Zwolle, aux Pays-Bas, quelques semaines après avoir perdu l’usage d’un œil. Lors du débarquement de Normandie, il a torpillé un bunker et pris six prisonniers. La guerre de Corée a également été le théâtre de ses exploits. Luc Lépine, historien militaire, explique à Jacques Beauchamp que Léo Major avait un sens aigu de l’éthique, mais aussi un gros problème avec l’autorité.
Né aux États-Unis en 1921, Léo a une relation tendue avec son père durant sa jeunesse. Contraint de quitter le domicile familial tôt, il suit des cours de boxe et développe un tempérament rebelle, un goût pour la bouteille ainsi que pour les femmes, si bien qu’il est banni de plus d’une taverne.
En 1940, à l’approche de la conscription, alors qu’il n’a que 19 ans, l’armée lui paraît comme un bon moyen de gagner sa vie. Il devient tireur d’élite.
Le fort appel du devoir
Le 6 juin 1944, il se démarque une première fois en faisant exploser un repaire ennemi et en prenant six hommes. À un autre soldat qui veut les exécuter, il affirme sa détermination à ne tuer que les hommes présentant une véritable menace.
Lors d’une patrouille, il est attaqué par quatre Allemands. Il en élimine trois, mais un quatrième lance une grenade incendiaire qui le rend borgne. Alors qu’il est également blessé aux chevilles et au dos, on lui ordonne de rentrer au pays, mais il refuse. Il s’enfuit,et récupère auprès d’une famille de paysans locaux et retourne au front après un mois de convalescence.
Un pour tous
Dans la nuit du 13 avril 1945, il réalise son principal fait d’armes à Zwolle. Cette ville est un nœud ferroviaire et de communication importante. Chargé d’une mission de reconnaissance, il doit, avec son unité surveiller la ville et de prendre contact avec la Résistance. Il est pris de court par une patrouille allemande, qui tue son binôme et meilleur ami. Saisissant les armes des morts, il capture l’officier d’une caserne SS et, lui faisant croire à une attaque imminente des Forces armées canadiennes, convainc ce dernier d’évacuer la ville.
Léo, furieux de la mort de son ami, est alors une véritable tornade dans cette ville endormie. L’intensité de son assaut et la puissance de feu qu’il déploie font croire aux Allemands sur place à une véritable invasion.
Par la suite, il prend une arme, la met sur la tempe de l’officier allemand, prend un Jeep et se promène dans la ville en lançant des grenades à tout va. Il investit le quartier général de la SS et tue à nouveau 4 officiers. Il demande ensuite à son otage de dire à ses hommes de quitter la ville. Imaginez : Zwolle est un peu comme Québec; c’est une ville fortifiée. Au petit matin, il prend contact avec la Résistance locale et envoie un message à son commandant : « La ville de Zwolle est libérée. »
Il doit être décoré de la médaille militaire par le Général Montgomery, cependant Léo Major refuse car il le qualifie publiquement « d’incompétent ». Juste pour cela il mérite le respect !
Deuxième acte
Après un dur retour à la vie civile, il est invité à retourner au front lors de la guerre de Corée, en 1950.L’armée canadienne espère ainsi inciter d’autres Canadiens à s’enrôler car un héros de la Seconde Guerre mondiale donne l’exemple. Il est intégré au 2e Bataillon du Royal 22e Régiment qui s’entraîne à Fort Lewis aux États-Unis. Le Bataillon va y rester jusqu’au 15 avril 1951.
En 1951, les américains perdent le contrôle de la colline 355 au profit des chinois.
Major est sommé d’assembler une troupe de reconnaissance sur la colline. Ce dernier a une tout autre chose en tête. Alors officier, il assemble une vingtaine de ses meilleurs éléments et décide de reprendre la colline. Ce sera chose faite. Mais la légende ne s’arrête pas là. Les chinois ripostent et lancent une offensive pour reprendre ce point stratégique. Le commandement chinois envoie près de 14 000 soldats !
Lors d’un siège de 72 heures, Léo Major et ses hommes repoussent 5 vagues successives venant de 4 fronts différents. Il tient les troupes chinoises en respect grâce à un contact radio soutenu avec un obusier, à qui il donne des instructions minutieuses.
Léo était quelqu’un qui n’avait pas peur. S’il disait : « On avance », tout le monde le suivait, parce qu’il était le premier en avant. Il pensait à ses hommes avant tout. Il les protégeait tout en passant à l’action. C’était un leader né.
Au terme de cet ultime conflit, Léo Major peine à nouveau à s’intégrer à la vie civile et continue de travailler dans l’armée, notamment en devenant parachutiste et participe à la formation de nouvelles recrues.
Léo Major est un des 38 Canadiens à avoir reçu deux Distinguished medal mais le seul dans deux conflits différents.
Article rédigé anonymement