19 avril 2024

Quelques vérités sur la traite négrière

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Comme il est de bon ton, à notre misérable époque, de s’excuser pour un peu tout et n’importe quoi qui aurait été commis il y a de cela plus d’un siècle, je vais ici tâcher de rajouter ma petite dose de ciguë à leurs mensonges éhontés. Mais vous devez commencer à me connaître, tout sera fait dans un calme et dans une douceur qui me caractérisent tant.

Ici, nous ne ferons aucun commentaire sur la première traite négrière qui fut, en fait, une traite inter-africaine. Au cours de cette traite, les Africains nous ont prouvés qu’ils n’avaient aucunement besoin des Européens pour faire ou être des esclaves. Ils se sont débrouillés tout seuls comme des grands ( pour une fois). Ensuite, est venue la traite arabo-musulmane qui débuta au VIIIe siècle et prit fin avec la colonisation… Là aussi, aucun commentaire ne sera fait de ma part et chacun en tirera ses propres conclusions.

Celle qui nous intéresse ici est bien la dernière traite négrière, c’est-à-dire la traite atlantique qui se déroula du XVIe au XIXe siècle. Celle-là même dont nous accusent nos chers concitoy compatrio euh envahisseurs qui à n’en pas douter une seule seconde, menaient une vie des plus paisible avant cette horrible traite menée par les méchants vilains blancs racistes.

Selon certaines personnes de couleur qui peuplent l’hexagone, nous aurions été les pires ordures que la terre ait portée. Nous avons été si horribles que nombre d’entre eux n’ont pas hésité à prendre tous les risques pour rejoindre cette affreuse France afin de laisser derrière eux ce soi-disant véritable paradis sur terre, l’Afrique. Logique. Ils font comme si c’était le blanc qui avait le monopole de l’esclavagisme… Assurément non, comme dit plus haut l’histoire nous prouve que l’histoire de l’Afrique est bourrée de traites négrières interne, et ce, bien avant la venue des Européens sur ce continent.

Ensuite, j’aimerais m’entretenir avec vous du rôle qu’ont eu les Africains dans cette traite atlantique. Contrairement aux fausses et tenaces croyances, les noirs n’ont pas seulement tenu le rôle d’esclaves dans cette histoire. Non, ce serait trop facile de s’en tenir à ce petit rôle de victime trimant dans les champs de coton. Seuls 2% des esclaves Africains furent razziés par des Européens, les 98% restant le furent par des Africains. Voilà la vérité !

Effectivement, ce sont pour la très grande majorité, des Africains qui créèrent et rendirent possible la traite atlantique, car elle fut d’abord une traite interne. De l’intérieur du continent jusqu’à ses côtes, les péages, réseaux de distributions, versements de taxes et marchés continentaux faisaient qu’une partie de l’Afrique s’enrichissait en vendant une autre.

Sur les côtes d’Afrique, le rôle des Européens était très limité. Ceux-ci n’étaient d’ailleurs qu’en nombre très limité sur le littoral Africain dans quelques fortins à l’intérieur desquels ils vivaient presque reclus. La raison était qu’ils tentaient d’échapper entre autres à la  » vomito negro », la terrible fièvre jaune, à la malaria ou encore à des nombreuses autres maladies souvent mortelles pour les Européens. Ils attendaient là, que leurs fournisseurs Africains viennent leur proposer des captifs. Les Européens ne sont quasiment pas rentrés dans les terres africaines !

Ces petites implantations Européennes étaient bien sûr autorisées à titre précaire et sans garantie de souveraineté par les locaux. Ces petits forts étaient implantés sur le territoire africain moyennant quelques compensations, ensuite les emplacements étaient loués par ces mêmes Européens aux Etats côtiers Africains. Ce qui leur faisait de belles sources de revenus. Généralement, quand l’implantation était bâtie en dur, un premier versement était acquitté au moment de la concession et un autre sous forme de loyers mensuels.

Certains Etats côtiers s’enrichirent énormément grâce au commerce d’esclaves. Ils avaient créé une pyramide administrative complexe qui s’étendait à chaque point d’échange. Les personnes importantes de ces pays avaient la main sur cette filière juteuse. Ils étaient en contact avec les Européens et fixaient les prix des esclaves (souvent étrangers à leur propre pays ou royaume) ainsi que les taxes payées par les Européens. Ils assuraient le bon fonctionnement de l’ensemble des opérations liées à la traite et assuraient la police commerciale. En bref, ce sont des Etats africains qui s’occupèrent de gérer entièrement la traite atlantique négrière !

Certains Etats connurent une prospérité remarquable tirée de la vente de captifs aux Européens. Le roi Dahomey Tegbessou qui régnait vers 1750 vendait chaque année plus de 9000 esclaves aux négriers et ses revenus étaient supérieurs à ceux des armateurs de Liverpool ou de Nantes et quatre à cinq fois plus élevés que ceux des plus riches propriétaires terriens d’Angleterre.

Parmi les nombreux Etats esclavagistes africains, quatre grands royaumes côtiers du Bénin, le Dahomey, l’Ashanti et l’Oyo durent leur fortune et leur développement au commerce des esclaves.

À savoir également que le commerce entre l’Afrique et l’Europe ne se cantonnait pas aux esclaves. Bien des produits furent échangés comme des textiles, ustensiles, verroterie, coquillages, tabac, malaguette (faux poivre), or, ivoire, bois, peaux etc...

Voilà, comme quoi, rien n’est jamais tout blanc ou tout noir… Mais ce qui est sur, c’est que l’on nous ment impunément sur ce sujet ( comme sur beaucoup d’autres) et que sans la participation plus qu’active des Africains eux-mêmes, la traite atlantique n’aurait jamais pu exister.

Alors non, je ne m’excuserai pas !

Pour en savoir plus sur le sujet merci de vous procurer l’excellent ouvrage de Bernard Lugan intitulé Histoire de l’Afrique

 

Article écrit par Augustin pour le Réveil des Moutons

 

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