19 avril 2024

« Un livre, un article » : « Désinformation, flagrant délit » (1999)

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« Désinformation, flagrant délit » (1999)

Sur les conseils de lecture du général Delaware.

 

Vladimir Volkoff, écrivain français né le 7 novembre 1932 à Paris et mort le 14 septembre 2005 en Dordogne. Il a été le premier en France à parler de désinformation au grand public, notamment avec son roman Le Montage. Il a publié Petite histoire de la désinformation, dans lequel il annonçait déjà l’opération du Kosovo.

 

« Quiconque ne gueule pas la vérité se fait le complice des menteurs et des faussaires ».

Charles Péguy

 

– Le conflit serbo-croate

– L’influence grandissante de la population albanaise

– Slobodan Milosevic

– Les manœuvres américaines

– L’OTAN, le rouleau compresseur des démocraties

– Bilan des crimes de guerre de l’OTAN

– Conclusion de l’auteur

 

 

Le conflit serbo-croate, d’abord, il faut bien comprendre que le Kosovo n’a jamais été qu’une province de la Serbie, comme la Franche-Comté une région de France. L’enjeu étant de prendre cette région à la Yougoslavie. L’OTAN considère que la population albanaise y est persécutée. Pour éviter le conflit, une proposition est faite, mais celle-ci était très exagérée et insultante selon les Serbes. La teneur du document fût dissimulé au public. Même un homme politique serbe modéré, en lieu et place de Milosevic, n’aurait jamais signé un tel texte. Selon l’auteur, La république serbe, laquelle, déjà délibérément chrétienne, luttait de toutes ses pauvres forces contre la fédération croato-musulmane bosniaque, supérieure en nombre, armée et encadrée par les États-Unis. Dix mille morts en Bosnie, près de trois cent mille civils chassés de Krajina et mitraillés sur les routes par les Croates. Il nous dit que l’un des buts de la guerre de Serbie est de dresser l’une contre l’autre l’Europe orthodoxe et l’Europe catholico-réformée. Rappelons que Jacques Chirac avait déclaré à propos du Kosovo : « Cette histoire du Kosovo, personne n’y comprend rien, pas plus moi qu’un autre ». Pourtant, il y a une statue en Serbie où on peut y lire : « Aime la France comme la France t’as aimé ».

 

L’influence grandissante de la population albanaise, les Albanais sont presque tous musulmans. Ils forment déjà plus de 60 % de la population. La polygamie musulmane et la fécondité des femmes albanaises font le reste : la population chrétienne demeurée sur place devient de moins en moins nombreuse et de plus en plus persécutée. Les seuls témoignages que l’on eût étaient ceux des réfugiés albanais qui auraient dû être suspects a priori et qui avaient parfaitement compris ce qu’on attendait d’eux. Même au Kosovo, on ne peut vérifier l’existence d’une persécution politique dirigée contre l’ethnie albanaise. Jamais un tel mouvement de solidarité n’a été aussi bien orchestré que celui qui a joué en faveur des Albanais.

 

Slobodan Milosevic, se rend illustre en déclarant aux Serbes du Kosovo : « C’est fini : vous ne serez plus battus ». N’oublions pas qu’il a été élu à trois reprises. Selon l’auteur, concernant son inculpation pour crimes contre l’humanité par le tribunal pénal international qui siège à La Haye, était aux ordres exprès de Washington. Sa juridiction s’étend à un seul pays et à une période commençant arbitrairement au 1er janvier 1991. Ce tribunal fonctionne selon une procédure qu’il s’est donné à lui-même, fait enlever des inculpés par la ruse et par la force, procède à des interrogatoires de témoins qui demeurent cachés derrière des écrans et dont l’identité n’est pas révélée, rend publique l’adresse d’autres témoins. Stanislas S. déclare : « Il fallait avoir la peau de Milosevic et celle des Serbes : tant pis pour les Albanais ! » Et Jean-François K. d’ajouter : « Qui pouvait une seule minute, douter des conséquences, les Albanais ont été livrés à leur bourreau ».

 

Les manœuvres américaines, rappelons que l’opération Kosovo a été déclenchée par les États-Unis. La Russie, en plein boom économique risquait de faire tant d’ombrage aux États-Unis qu’aux banques américaines (en particulier celle qui a financé la révolution russe). L’auteur nous dit que le bombardement de Belgrade fut la première salve dans cette nouvelle guerre mondiale dont le but premier est le démembrement de la nation la plus grande du monde. L’OTAN espère accomplir ceci avec l’aide des musulmans à l’intérieur de la fédération russe. Raison supplémentaire d’appuyer les musulmans albanais contre les Serbes chrétiens. Les républiques de Turménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan, Kazakhstan, qui gravitent autour de Moscou, appartiennent religieusement, fût-ce en partie, à la sphère musulmane. En 1979, outre la tête de pont turque, il n’y avait en Europe qu’un seul pays musulman : l’Albanie. Avec la Bosnie, il y a en déjà deux, et l’Amérique a fait son possible pour en créer un troisième : le Kosovo, en attendant un quatrième potentiel : la Macédoine. Selon l’auteur, c’est l’utilisation de l’islamisme contre la menace soviétique. Bill Clinton avait déclaré : « Les valeurs musulmanes sont des valeurs que nous partageons tous ». Ainsi qu’Hillary Clinton qui renchérit en déclarant : « Je suis fière de mériter l’honneur de recevoir ce livre (le Coran) ». Un diplomate américain avait déclaré : « Nous souhaitons que l’Europe se fasse mais qu’elle se fasse mal ». Rony Brauman, président de Médecins sans frontières, donne l’exemple d’une ville, Vukovar, en déclarant : « Cette ville n’avait strictement aucun besoin. On a créé un besoin humanitaire, de toutes pièces et puis on y a répondu ». Selon un journaliste de Los Angeles : « C’est quand quelqu’un meurt que ça se vend le mieux. Si vous montrez la souffrance, l’audience grimpe. Et, si l’audience grimpe, c’est bon pour la pub qui vient juste après ». Et François Broche : « Seule la force de l’insoutenable imposera l’intervention dites « humanitaire » ; les malheurs de la planète doivent être popularisés non pour qu’il y soit mis fin mais pour cultiver les remords de l’Europe ». L’action humanitaire est souvent considérée comme un facteur de paix. Pour l’auteur, c’est une illusion. En réalité, elle s’inscrit dans un cycle de guerre et ces guerres humanitaires sont les pires car étant menées au nom de la « morale » par des États qui prétendent incarner le Bien, elles exigent que l’adversaire soit représenté comme le Mal. L’ingérence, elle ne peut être pratiquée efficacement que par le plus fort, dont les critères, les mobiles et les méthodes seront toujours sujets à caution. Donner les brebis à garder au loup n’est pas en soi une solution satisfaisante. L’amour de la patrie, qui a toujours été considéré comme l’une des premières vertus, texte qu’on y voit davantage un rejet des autres qu’un dévouement aux siens. Divers pays d’Europe sont délibérément suicidés, les Serbes qui ont l’impudence de résister doivent être annihilés parce qu’ils donnent le mauvais exemple.

 

L’OTAN, le rouleau compresseur des démocraties, celui-ci fut une alliance militaire défensive rendue nécessaire par l’aspiration du bloc communiste. L’effondrement du communisme rend cette alliance sans objet et l’on aurait pu s’attendre à la voir se dissoudre. Mais tel n’était pas l’intérêt des États-Unis. Pour l’auteur, l’OTAN, elle, se veut à la fois l’accusateur, le juge et le bourreau de la Serbie crucifiée. Loin de respecter la trêve de Pâques que proposait le communiste Milosevic, les Otaniens se sont acharnés. L’auteur ajoute : « Nous nous préparons à commettre un génocide au nom des droits de l’homme. À vrai dire, il y a déjà eu la Vendée ». C’est l’attaque de l’OTAN qui a bel et bien déclenché, en boule de neige, la catastrophe humanitaire. Dans la mesure où les Serbes auraient commis des atrocités en incomberait, au moins partiellement aux pays de l’OTAN. Les bombardements causent l’exode qu’ils sont censés empêcher, l’émotion publique est créée, elle justifie d’autres bombardements, qui décuplent l’exode, qui centuple l’émotion, qui justifie une intensification des bombardements et ainsi de suite. Un groupement dira que si l’OTAN fait intervenir les forces terrestres au Kosovo, ce sera pour protéger les marchés et les ressources. Cette politique n’a rien à voir avec les droits de l’homme.

 

Bilan de cette guerre et des victimes des bombardements de l’OTAN, le capitaine Adolfo Luis Martin de La Hoz affirme hautement que des ordres avaient été donnés par le commandement américain pour que des bombes antipersonnel fussent jetées sur les agglomérations de Pristina et de Nis. Les Américains utilisaient pour leurs bombardements des gaz toxiques pour les nerfs, des mines de surface à parachute, des bombes à l’uranium (appauvri), du napalm, des produits chimiques stérilisateurs, des poisons attaquant les récoltes et d’autres armes. Les crimes commis pendant l’agression des forces de l’OTAN : cinq cents civils tués, quatre mille civils blessés, cinq cent mille chômeurs supplémentaires, six cent mille citoyens privés d’eau potable, des dommages sur vingt-quatre ponts, douze gares et voies ferroviaires, trente-six usines, seize raffineries de carburant, deux cent cinquante hectares de forêts brûlées, des milliers d’hectares contaminés, treize hôpitaux détruits, cent quatre-vingt-dix écoles, des dizaines de milliers d’habitations, vingt-quatre monuments religieux, etc.

 

Conclusion de l’auteur : « Rien ne nous empêche d’imaginer le moment où telle région de France connaîtra le sort démographique du Kosovo. Alors la majorité des immigrants commencera à brimer les autochtones chrétiens ou déchristianisés, parce que c’est humain d’être inhumain ; puis les intellectuels commenceront à discourir le droit du sol et le droit du sang ; puis les autochtones commenceront à en avoir assez d’être terrorisés et s’exileront volontairement en vendant leurs biens aux immigrants ; puis les immigrants chercheront à pousser dehors ceux qui resteront, enfin ils réclameront l’autonomie avant de proclamer leur indépendance ».

 

Amblard De Guerry

 

 

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