11 mai 2024

« Un livre, un article » « Ici Radio-France » L’homme à la voix d’or parle. (1942)

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Philippe Henriot
Editions Critias : https://editions-critias.com/produit/ici-radio-paris/

 

Né à Reims le 7 janvier 1889. C’est un homme politique français, engagé dans le régime de Vichy. Il est également député dans l’entre-deux guerre. Pendant la seconde guerre mondiale, il devient l’une des figures de la radio française. En tant qu’orateur sur Radio-France, Philippe Henriot est l’une des voix les plus connus de la radio de Vichy ; il rejoint en 1943, les rangs de la Milice française. En janvier 1944, dans les derniers mois de l’Occupation, il devient secrétaire d’État à l’Information et à la
Propagande du gouvernement Laval. Il est sauvagement assassiné devant son épouse par un commando du comité d’action militaire de la résistance, se faisant passer pour des miliciens, à Paris le 28 juin 1944.

« Je n’ai pas, en les publiant, d’autres but qu’en les prononçant : mettre au service des Français les arguments, les textes, les rappels d’histoire propres à leur faire mieux comprendre que l’intérêt de la France commande une docilité exemplaire aux consignes des chefs et une union étroite autour de la Patrie qu’ils incarnent. » P.H.

⦁ Le gouvernement de Vichy
⦁ Les relations franco-allemandes
⦁ Le communisme
⦁ La résistance gaulliste
⦁ L’Angleterre, l’ennemi héréditaire
⦁ Les crimes de guerre anglais
⦁ Les défaites de Churchill
⦁ La propagande britannique
⦁ Les États-Unis, alliés historique de l’Angleterre

Comme l’avait dit le Maréchal, la vie n’est pas neutre, elle consiste à prendre parti hardiment. Et puisqu’un pays vaincu, s’il se divise, est un pays qui meurt, le gouvernement de Vichy essayait tant bien que mal de sauver une partie de cette France rompue. Le devoir est simple et consiste seulement à obéir au chef en qui s’incarne la Patrie. Selon l’auteur, grâce au Maréchal et à sa politique, deux ans après son effondrement militaire, la France peut encore parler de son Empire. La confiance que garde la France d’outre-mer dans la métropole, c’est le Maréchal qui l’a inspirée. La sagesse de celui-ci a préservé l’Indochine et grâce à l’initiative du gouvernement, des hommes privés de leur foyer et de leur patrie ont retrouvé l’un et l’autre. Le gouvernement français ne s’est pas borné à proclamer son intention de défendre demain comme hier son Empire. Il a traduit en actes cette proclamation.

Les relations franco-allemandes, quant à elles, semblent bonnes car, chaque jour des ouvriers français en congé viennent documenter leurs compatriotes sur les bonnes conditions de vie et de travail dans les usines allemandes. Ils témoignent avoir été traités par leurs camarades, leurs contremaîtres et leurs chefs, comme leurs propres compatriotes. Aucune différence sur le plan social, ni celui de la vie matérielle, ni sur celui des loisirs. Si les Français viennent à s’apercevoir qu’ils peuvent s’entendre avec les Allemands, que deviendront les organisateurs et les profiteurs éternels des discordes continentales ? L’Angleterre et l’Amérique redoutent qu’un geste de rapprochement entre la France et l’Allemagne puisse ruiner la politique de division continentale sur laquelle elles voudraient asseoir leur domination. Selon Philippe Henriot, l’Allemagne pourrait barrer la route à la barbarie en établissant une digue pour arrêter le flot de violence venant de l’Est et sauver ainsi ses propres intérêts comme ceux de ses antagonistes de l’Ouest. Elle ferait un pas gigantesque dans la voie de la rédemption et cela l’amènerait à reprendre sa grande place dans les conseils de la Chrétienté. Si l’Allemagne était battue, le bolchevisme s’installerait partout. Le chancelier Hitler, dans sa lettre au Maréchal, a écrit : « Au moment de l’armistice, l’Allemagne n’a pas empiété le moins du monde sur la souveraineté du gouvernement français ou sur son empire colonial. » L’auteur souhaite la victoire de l’Allemagne. Il la souhaite pour son pays, parce qu’il n’a plus que cette chance d’échapper au pire et au plus définitif des fléaux : le bolchevisme.

Le communisme, en 1918, le maréchal Foch déclarait que les alliés auront perdu la guerre s’ils ne résolvent pas immédiatement le problème communiste. Pour les sovietomanes français, quand on leur montrait les effroyables crimes des communistes, ils prenaient des airs supérieurs pour expliquer que l’entente diplomatique ou militaire avec les Soviets ne comporte aucune concession à la doctrine bolcheviste. L’auteur rappelle les humiliations infligées par l’URSS aux missions française et britannique en 1939, les audiences ajournées, les conférences remises, les dérobades perpétuelles. Le plan apparaissait en pleine lumière, jeter les peuples européens les uns contre les autres et faire ensuite passer sur les ruines le rouleau compresseur russe. Et c’est la France qui a payé la facture.

Concernant la résistance gaulliste, il est dans l’attitude de certains Français que l’intérêt, la cupidité, l’entêtement déguisé en patriotisme ou l’incompréhension ont jeté dans la dissidence. Ce que ces messieurs de l’anglo-gaullisme appellent audacieusement la France libre, c’est précisément celle qui ne l’est plus et sur laquelle les trois couleurs ne flottent plus qu’à l’ombre de l’Union Jack. En 1942, les Français sont nombreux à voir clair. Mais ils n’ont plus le droit de le dire. Les traîtres expliquent que le Maréchal n’est plus libre, et que la radio de Vichy est contrôlée par l’Allemagne. « Mensonge ! » Concernant Darlanvingtquatre heures ne s’étaient pas écoulées que la France était fixée sur son loyalisme. L’ex-amiral a déclaré au micro que s’il avait pris position pour la politique du Maréchal, c’est qu’on l’y avait contraint et que sa sympathie l’avait toujours poussé vers les Anglo-Saxons. Hier, M. Boisson jurait au Maréchal de lui garder un empire ; aujourd’hui, d’un trait de plume, il livre cet empire à un général américain. Le traître Giraud, reniant sa parole d’honneur, luttait contre sa patrie sous le drapeau des envahisseurs. Il ne se passe plus de semaine qui n’apporte à notre pays le bilan d’une nouvelle série d’attentats. Régulièrement, deux catégories de responsables : les Anglais, les communistes. La radio anglo-gaulliste a redoublé ses appels au meurtre. Un colonel gaulliste déclare qu’il faut tuer, assassiner, abattre sans scrupule quiconque suit les hommes de Vichy.

Au besoin, commencer par les membres du Gouvernement. Ça presse… Churchill se sert des mercenaires qui lui restent en France : les communistes. Si aujourd’hui le gouvernement de Sa Majesté dispose encore chez nous de tant d’hommes de main, c’est qu’au temps du Front populaire, on a ouvert toutes grandes les portes de la France aux pires coquins du genre humain. Un industriel français rencontré par des Anglais, mis en joue par eux interrogé : « Français ou gaulliste ? — Français, répondit-il sans hésiter. Il tomba, frappé à mort. La victime et ses bourreaux étaient d’accord : être gaulliste, c’est cesser d’être Français.

L’Angleterre, l’ennemi héréditaire, notre pays ne devait lui servir que de rempart et de caserne. Un Anglais ne sert jamais que l’intérêt anglais. Les crimes de guerre de l’Angleterre envers la France sont nombreux. Se souvient-on des insultes personnelles de Mr. Churchill qui après nous avoir refusé ses avions exige nos bateaux. Elle a tenté de couler nos plus beaux bâtiments ; le Dunkerque et le Strasbourg à Mers-El-Kébir ; le Richelieu à Dakar. Elle a voulu s’emparer par la force de la Syrie et du Sénégal. Elle s’est fait livrer l’A.E.F. (Afrique Équatoriale Française) ainsi que nos possessions d’Océanie. Le rocher de Djibouti abrite une population de héros et de martyrs, dont la Grande-Bretagne organise, avec une cruauté raffinée, le supplice. Maintenant qu’elle se demande si grâce à la politique du Maréchal, la France ne va pas, en effet se relever, elle l’affame par un blocus inhumain auquel elle donne les prétextes les plus hypocrites. Churchill pria les États-Unis de bloquer l’or français entreposé à NewYork. Dès juillet 1940, elle avait annoncé par ses voix les plus officielles que la faim serait un moyen de contraindre la France à céder à ses volontés. N’annonce-t-elle pas déjà qu’elle bombardera les usines de la zone libre, sous le prétexte qu’une part du travail qu’elles produisent peut-être cédée aux Allemands. Ces explications sont aussi odieuses que dérisoires. L’Angleterre a profité de la défaite de la France pour lui porter les coups les plus lâches. Dans la seule journée de Mers-El-Kébir, elle a tué plus de marins français que l’Allemagne n’en avait tué pendant la guerre. Nos bateaux volés, nos compatriotes internés, nos soldats et nos marins tués en Oranie ou en Syrie, nos colons affamés, notre pays bloqué, nos territoires dévastés. Dans le « Journal de l’Empire franco-britannique » il est écrit que si les Français d’Afrique ne marchent pas docilement derrière la Grande-Bretagne, celle-ci emploiera tous les procédés, y compris la famine pour les réduire à néant. Elle bombarde les villes, elle mitraille les pêcheurs, elle assassine les enfants sur les routes et dans les champs. Si l’Angleterre avait été une loyale alliée, son devoir était d’être fidèle à la France. Au lieu de ça, elle répond : « Nous venons vous aider, nous reviendrons et nous viserons bien ; nous connaissons notre affaire. » Résultat, trois cents cadavres de civils brestois. Elle s’effraie de voir son empire se désagréger. Quand elle a constaté que la France pourrait conserver sa flotte alors que la sienne allait rester exposée aux coups les plus redoutables, ça été l’agression de Mers-El-Kébir et le coup de force d’Alexandrie. Puis ses mauvais coups sur le Gabon, l’Océanie, le Sénégal, la Syrie, Djibouti, Saint Pierre-et-Miquelon. « Il serait possible de débarquer en France des troupes dont le but serait uniquement de dévaster le pays afin de le transformer en désert et de le rendre inutilisable. » Ces lignes implacables sont signées de Richard Morley, critique militaire du Daily Express. On nous affirmait que l’Angleterre luttait pour les libertés démocratiques, pourtant elle fait aujourd’hui cause commune avec le régime d’oppression et de servitude le plus implacable qu’on ait constaté dans l’histoire. 

D’une seule voix, les presses espagnoles, suisses ou hongroises ont déclaré que « Tant qu’il restera une usine sur le sol allemand, l’Angleterre n’aura aucune excuse à venir bombarder des usines en France. » Un avion anglais surpris au-dessus des eaux territoriales, a fait feu secondé par un contre-torpilleur, deux embarcations françaises s’avançaient vers les naufragés pour leur porter secours, le contre-torpilleur essayait d’assassiner à coups de canon les sauveteurs de ses compatriotes. Au matin, du 11 juillet, à sept heures, la flotte anglaise a commencé le bombardement d’Alexandrie. Celui-ci fait de nombreuses victimes parmi les Européens qui n’ont pu être évacués à temps et aucune mesures de protection n’ont été prises. Comme le 11 juillet 1882, l’Angleterre avait attaqué l’Égypte avec une brutalité sans excuse. La rade de Casa est devenue un cimetière marin. Oran, est tombé puis il y a eu le bombardement de Marrakech et l’occupation de Rabat. Les bûcherons de l’Arkansas et les planteurs du Missouri campent autour du mausolée de Lyautey, où la voix insensée d’un général français les avait appelés. Les Anglo-Saxons ! Grâce à eux, en un tournant, nous ont fait perdre notre empire : La famine guette les Français, maintenant que le ravitaillement reçu des colonies est coupé. Cette nation de sportifs et de marins est passée maîtresse dans ces deux arts jumeaux : abandonner un bateau qui sombre et frapper un homme à terre. À croire que Churchill avait prévu Dunkerque, Mers-el-Kébir et l’interminable suite de ces exploits. En 1754, nos détachements furent cernés dans l’Ohio par une troupe britannique très supérieure en nombre. Son chef voulut épargner une effusion de sang inutile et s’avança, protégé par le pavillon des parlements vers l’officier qui commandait les Anglais. Celui-ci, un lieutenant-colonel regarda venir M. de Jumonville, attendit qu’il fût à dix pas, puis, sans un signe d’avertissement, commanda le feu. M. de Jumonville tomba raide mort. Ce lieutenant-colonel était un Américain au service de l’Angleterre. Il s’appelait George Washington. En quatre jours, le mot empire a été rayé par les prétendus libérateurs de notre vocabulaire national.

Pourtant les Britanniques connaissent plusieurs défaites. L’embarquement des Britanniques lors du fiasco de Dunkerque, fut une fuite lamentable : abandon délibéré du matériel de guerre et des armes, actes d’indiscipline, actes de sauvagerie envers les Français qui mourraient devant les Allemands pour permettre l’évacuation des Anglais. Elle perd Hong-Kong.
Elle perd Singapour. Elle perd Java. Elle perd en Australie. Elle perd en Indes. Elle perd partout. En Iran, la collaboration anglo-russe se traduit par la capitulation des troupes de Sa Majesté devant leurs exigeants alliés en route vers des pétroles nouveaux. Churchill fut obligé de reconnaître son échec en Libye, le matériel anglais était d’une qualité inférieure à celle du matériel allemand. Et Churchill déclara : « Je ne comprends pas ce qui s’est passé. ». L’Angleterre décide qu’il faut abandonner l’Australie à son sort. La meilleure armée anglaise a été anéantie en trois semaines en Égypte et a laissé aux mains de l’ennemi la moitié de ses effectifs.
 
La propagande anglaise tourne à plein régime. Faisant distribuer des tracts où ils reproduisaient le texte de la note américaine sans faire mention de la réponse française, réponse irréfutable faites par le président Laval à Washington. Ces tracts de présentation luxueuse et illustrés coûteusement ont été jetés par la R.A.F. sur Vichy. Les Français qui l’avaient secondée furent immédiatement mis en tutelle. C’est pourquoi elle tremble que ceux-ci ne soient rattachés par un lien quelconque à la fraternité nationale dont ils s’étaient écartés. Elle s’acharne à brouiller les émissions de radio qui leur porteraient des nouvelles de la patrie. Dès le lendemain de l’armistice, l’Angleterre s’est employée à faire croire au peuple américain que la France allait livrer à l’Allemagne son or et ses bateaux, que c’était chose faite. Le consul des États-Unis à Fort-de-France témoigna lui-même que la France n’avait reçu aucune sommation. Pas une fois, l’Allemagne n’a émis la moindre prétention à son endroit. Si les Français comprenaient l’anglais, ils écouteraient les émissions en langue anglaise et ils auraient la surprise de constater que le repas servi aux sujets de Sa Majesté n’a que peu de rapports avec les ersatz dont le Français moyen est invité à se contenter. Le 19 mai, l’offensive de Timochenko, prise au dépourvu, s’est révélée impuissante. Comble d’ironie, le même jour, Londres diffuse que les troupes de Timochenko sont aux abords immédiats de Kharkov sans défense. Louis XVI disait des Anglais, qu’ils travaillent pour provoquer une agitation en France et s’emparer de nos colonies. En 1790, pour créer d’utiles mouvements, le gouvernement britannique avait l’habitude d’exciter et de soutenir en territoire français des désordres intérieurs. L’argent dépensé pour fomenter des insurrections en France sera bien employé. L’Angleterre proposait la naturalisation à tous les Français qui se sont rangés aux côtés de la dissidence.

L’allié historique de la Grande-Bretagne, l’Amérique joue un rôle macabre, elle aussi. La révolution mondiale se venge de ceux qui osent rejeter ses lois. La France d’après la défaite est une épave dont chacun peut faire ce qui lui plaît. Article de la Saturday Evening Post. Saint Pierre et Miquelon, la Nouvelle-Calédonie par un protectorat américain attesté, les troupes (américaines) y débarquèrent séance tenante. Au soir de la signature du traité de 1919, Clémenceau disait à Lloyd Georges : « Je vous ai trouvé l’ennemi de mon pays. » Il répondait avec un tranquille cynisme : « N’est ce pas là, la politique traditionnelle du mien. » C’est à elle que nous devions les entraves mises à tout essai de règlement des problèmes franco-allemands. Selon le New-York Times, les rescapés américains souriaient aux acclamations d’une foule heureuse de saluer des gens qui échouent avec tant de brio. Ce genre d’excursion pour Canadiens et Yankees en villégiature a fait une fois de plus quelques dizaines de morts et de blessés parmi d’inoffensifs Français, cobayes involontaires des expériences churchilliennes. Les démocraties aiment mieux se battre contre les pays avec lesquels, elles ne sont pas en guerre qu’avec les autres. Et on y préfère les adversaires désarmés à ceux qui sont trop bien armés. De belliqueux sénateurs américains ont déjà déclaré une guerre verbale aux Antilles et à la Guyane. Philippe Henriot n’oublie pas que des soldats américains sont morts bravement en France, au cours de la grande guerre. N’avons-nous pas appris, dès le lendemain de la victoire, que ceux qui les avaient envoyés n’avaient, eux, travaillé que pour eux ? Roosevelt déclare qu’il n’envisagera jamais un accord avec le gouvernement de Vichy, qu’il a cependant reconnu pendant deux ans. Les États-Unis, partis les derniers après s’être appliqués à essouffler les autres, espèrent arriver bons premiers. À peine débarqués sur nos terres, ils y violent sans vergogne des lois que le vainqueur même avait respectées. Les déclarations américaines sont fort nettes : on précise là-bas qu’on était depuis longtemps décidé à rompre avec la France. L’argent a été le principal agent de cette corruption qui voudrait aujourd’hui se faire prendre pour de la grandeur et de la fierté. C’est l’argent qui donnerait la clé de tant d’énigmes, la réponse à tant de points d’interrogation. L’Amérique est entrée en guerre pour recueillir sa part de notre empire colonial, et aussi pour hériter de celui de la Grande-Bretagne. Si Londres et si Washington ne se préoccupaient que de nous restituer intacte notre souveraineté nationale, s’empresseraient-elles d’arborer leurs drapeaux et leurs pavillons respectifs sur nos navires et sur nos terres.

S’il y a un débarquement, il ne peut être tenté que sur des territoires sans défense et nous savons que trop où ils se trouvent. Une fois de plus, la France. Les seconds fronts ne se font jamais que sur les terres de notre malheureux Empire, dont nos ex-alliés s’arrachent furieusement les lambeaux. Ils n’ont pas abandonné à Washington l’espoir de créer le second front en Afrique, en Afrique française bien entendu.

 

Amblard de Guerry pour le Réveil des Moutons 

 

 

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