5 décembre 2024

Vote, rébellion, ou sécession ?

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« Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. »

Étienne de La Boétie

 

À une semaine du premier tour des élections présidentielles françaises, nous faisons le point sur trois stratégies qui s’offrent à ceux qui souhaitent un changement durable de régime. Il s’agit pour le moins de trouver un échappatoire à une société en perte totale de repères.

Le vote

Le choix du vote ou de l’abstention nous parait plus complexe que certains veulent bien le laisser entendre. Pour l’auteur et nombreux de nos lecteurs qui ne sont pas convaincus par l’expérience républicaine ni les vertus de la démocratie représentative, la vie électorale est néanmoins source d’intérêt car elle dicte, ne serait-ce que modestement, le niveau de conformité de nos gouvernants aux injonctions mondialistes. Nous avons tous pu apprécier l’ampleur du désastre d’un premier quinquennat Macron.

Sur ce même canal, Lucien Cerise faisait une démonstration assez convaincante de l’utilité du vote pour s’approprier le contrôle de l’organe législatif. Selon lui, il serait nécessaire d’exercer une certaine influence sur la rédaction et le contrôle judiciaire des lois. Nous lui répondrions néanmoins que c’est précisément la légitimité même des institutions qui est la plus atteinte par l’abstention, combien même le pouvoir feint de ne pas s’en apercevoir.

Quoiqu’il en soit, dans un environnement de partis corrompus et de médias aux ordres, les dés sont pipés. Nous les moutons éveillés sommes convaincus : notre avenir ne se jouera pas dans les urnes. Il n’en reste pas moins que la non-réélection du candidat sortant est un enjeu tellement important que, pour paraphraser Libération, votez ce que vous voulez mais pas Macron.

La rébellion

Entendons-nous bien, nous ne prêchons pas la révolution ; c’est interdit (Rémy Daillet, sa famille et son avocate en savent quelque chose).

Rappelons simplement qu’une révolution a des chances de réussir lorsque plusieurs conditions sont réunies : fragilité du régime en place, perte de confiance dans l’idéologie dominante (y compris par ses cadres), découragement des forces de maintien de l’ordre, et passage à l’acte d’un petit groupe d’hommes avisés, déterminés, organisés.

Michel Maffesoli pense que nous ne sommes pas si loin d’un soulèvement populaire. Dans un entretien récent donné à Causeur, il s’exprime en ces termes : “Trop d’imposition finira par pousser à la révolte même les plus dociles, et d’ores et déjà on voit se multiplier les points de révolte. Non pas un grand mouvement révolutionnaire, mais des séquences de soulèvements, dans lesquels les personnes tentent de retrouver un plaisir d’être ensemble. Les diverses manifestations qui se tiennent maintenant de manière récurrente à Paris, à Londres, à Sao Paolo, à Montréal, mais également dans nombre de petites villes de France, voire des villages, témoignent de ces rébellions pour l’heure non violentes, mais qui risquent de se durcir si elles sont empêchées trop violemment. On n’agite pas le spectre et les mots de la guerre impunément. À force de jouer au chef de guerre au nom d’un rationalisme insensible et d’une science scientiste, le pouvoir met en marche des forces souterraines qu’il peinera à terme à maîtriser.

De manière mécanique nous allons donc vers de grandes confrontations entre le peuple et des élites protégés par des mercenaires suréquipés (sur son site, le Forum économique mondial prend d’ailleurs cette “menace” très au sérieux). Toutefois le prix à payer sera lourd pour ceux qui auront la témérité de se laisser aller à la violence sans réflexion préalable. 

La sécession

Si l’exercice du vote peut être comparé au tir à l’arc (sport noble mais quelque peu futile), et la rébellion à un combat de boxe contre un champion poids lourd, la sécession relève plutôt de certains arts martiaux asiatiques (tel le Kung Fu Wing Chun) qui mettent la force de leur adversaire à profit.

L’objectif devient alors de s’écarter de l’ennemi au moment opportun pour le faire vaciller.

En France l’un des chefs de file de ce courant sécessioniste est indubitablement Eric Verhaeghe. Sa logique est simple : une société qui souhaite “emmerder” et retirer les “privilèges” des citoyens qui pensent par eux-mêmes et refusent des injonctions violant leurs libertés fondamentales, pousse par là-même les récalcitrants à vivre en marge. La sécession préconisée prend ainsi de nombreuses formes : fiscale, professionnelle, sociale, alimentaire, sanitaire. Mais avant tout il s’agit d’un état d’esprit : un affranchissement des diktats idéologiques et médiatiques dominants.

De fait, quelques millions de français se détachent progressivement de la folie ambiante pour vivre plus sainement. Face à ce mouvement inédit, spontané, croissant, la propagande et les moyens de répression s’emballent. Affublés de différents qualificatifs (“survivalistes”, “suprémacistes blancs”, “complotistes”, …), l’État prépare déjà des nouveaux textes de lois pour tenter d’enrayer ce mode de vie parallèle. Il interdit l’école à la maison ; prévient le troc ; discrédite l’indépendance ; corromps par l’aide sociale ; surveille les communications ; harcèle les avocats…

Mais trop tard, le mouvement ne cesse de prendre de l’ampleur. Les “non-vaxx” représentent au bas mot 15% de la population. Le retour au monde rural est amorcé. Les français sont chaque jour plus nombreux à jeter leur poste de télé, à délaisser une presse moribonde, à troquer leur smartphone contre des appareils à clapet. Et tout ce petit monde, aidé par internet (tant qu’il reste un espace relatif de liberté), réuni par des manifestations successives contre le pass sanitaire, commence à tisser des liens durables dans le monde réel. À vivre en marge. À envoyer ses enfants dans les écoles hors contrat. À tourner le dos aux moutons dociles (qu’il ne tente même plus de convaincre).

Petit à petit une communauté parallèle fait jour. Séduisante, elle attirera sans cesse vers elle les déçus, les laissés-pour-compte, les nouveaux éveillés. Et l’État, impuissant, tel un colosse dont on a brisé la base, fondra sous son propre poids et se rompra.

 

Lawrence d’Arabie

 

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